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SNJT:La liberté de la presse en Tunisie fait face à un danger imminent

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a imputé la régression de la Tunisie au classement mondial de la liberté de la presse et d'expression, révélé, ce mardi matin par Reporters sans frontières, "au pouvoir en place et à sa tête le président de la République, Kaïs Saïed".

Il souligne, dans un communiqué publié, ce mardi soir, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, que "la liberté de la presse et d'expression en Tunisie font face à un danger imminent", évoquant de "graves défis auxquels est confrontée la profession suite aux mesures exceptionnelles" et affirmant que la situation "est devenue un réel danger pour les libertés en général, et la liberté de la presse et d'expression en particulier".

Il prévient que la régression du classement de la Tunisie ''résulte de la baisse des indicateurs de la liberté de la presse, la fréquence élevée des violations contre les journalistes, des procès et des arrestations, la poursuite des comparutions des civils devant la justice militaire, le manque de communication du pouvoir en place et l'atteinte au droit des citoyens à l'information et à connaître le sort de leur pays".

Le Snjt appelle les journalistes, les photojournalistes, les médias et toutes les forces vives du pays à "se solidariser pour défendre la liberté de la presse et d'expression", réaffirmant sa " disposition à s'engager dans toutes les formes de lutte pour défendre les droits matériels et moraux des journalistes, la liberté de la presse, le pluralisme, les droits et les libertés dans le pays".

Selon le classement de Reporters sans frontières, la Tunisie a reculé de 21 places au classement mondial de la liberté de la presse pour l'année 2022, passant de la 73e à la 94e place sur 180 pays.

Pour RSF, les raisons de la chute de la Tunisie au classement mondial tiennent aux mesures exceptionnelles annoncées par le président Saïed depuis le 25 juillet 2021, estimant que la législation réglementant le secteur "reste incomplète et n'assure qu'une protection minimale pour les journalistes et les médias".

Le classement mondial de la liberté de la presse élaboré par RSF s'est appuyé sur de nouveaux indicateurs : le contexte politique, le cadre législatif, le contexte économique, le contexte socioculturel et le contexte sécuritaire.